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 Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros

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NicoLloyd
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MessageSujet: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 1:19

Chapitre premier : Rupture

Le soleil avait déjà quitté les crêtes des monts Eitiam et Ackroyd n’était toujours pas là. Que pouvait-il bien faire ? Il lui avait pourtant promis de venir la chercher à la pointe du jour. Avait-il rencontré un problème en route ?
« Sallie, es-tu sûre qu’il t’avait dit qu’il viendrait dès l’aube ?
-Oui, maman, il a juste dû être retardé en chemin, c’est tout, répondit la jeune fille d’une voix mal assurée.
-En attendant, ne reste pas dehors, tu vas attraper froid, ajouta sa mère.
-Ca va aller, maman, il va arriver d’un moment à l’autre… »
Cela, la jeune fille l’espérait de tout son cœur. Voilà maintenant plus de dix ans qu’elle connaissait Ackroyd, et il était toujours arrivé à l’heure pour elle. Cela l’avait renforcé dans son estime pour lui, et dans son cœur aussi. Elle avait le sentiment qu’il avait toujours été là pour elle, toujours là quand il fallait, comme ce jour où elle avait failli perdre la vie…
Il avait été là quand elle avait été sérieusement malade, il y a deux mois, et aussi là quand un ours l’avait attaqué et qu’il avait réussi à le faire fuir… car le jeune garçon était courageux, même s’il n’était pas très grand, vu que bien sûr, ils n’avaient que neuf ans à l’époque. Sallie se remémorait tous les moments qu’ils avaient passé ensemble, depuis l’été dernier avec les nuits à la belle étoile où elle se serrait contre lui pour ne pas avoir froid, jusqu’au passé plus lointain, quand ils s’étaient rencontrés pour la première fois et qu’il l’avait défendue contre Nick et les deux autres à l’école… elle avait déjà été pas mal battue par les trois teignes quand il s’était interposé. Bien sûr, à trois contre un, il n’avait pas pu faire grand-chose, mais au moins les coups avaient cessé… il s’était sacrifié pour elle. Depuis, elle s’était sentie en confiance avec lui, elle pensait qu’il serait toujours avec elle, sa présence la rassurait. Et puis il lui avait dit des choses douces, qui avaient réchauffé son cœur et même plus…
Mais que pouvait-il bien faire ?? Voilà maintenant une heure que le soleil avait franchi entièrement l’horizon, et même s’il faisait plus chaud, le vent frigorifiait la jeune fille, qui luttait contre le froid en espérant l’apercevoir, enfin…
Ce soir-là, le repas fut silencieux. Les parents de Sallie ne disaient rien, ils ne savaient pas vraiment quoi dire pour réconforter leur fille unique.
« Il a dû avoir quelque chose d’inhabituel pour ne pas pouvoir venir, lança timidement Nourmao, qui regrettait déjà d’avoir prononcé ces mots.
-Chéri, n’inquiète pas notre fille plus qu’elle ne l’est déjà ! répliqua Maria.
-Ca va aller, maman, papa a raison, il a dû avoir quelque chose d’important à faire pour ne pas être venu… je crois que je vais aller me coucher, il ne viendra plus maintenant…
-Tu es sûre que tu ne veux pas manger un peu avant ? Tu n’as rien avalé, lui dit son père pour essayer de se racheter de ses paroles.
-C’est bon, je n’ai pas faim, bonne nuit. »
Sallie ne parvenait pas à s’endormir quand elle crut entendre sa voix.
« Sallie !
-Hein, quoi ? Sallie se leva en sursaut.
-Ackroyd, tu es venu ! chuchota la jeune fille pour ne pas réveiller ses parents.
-Descends me voir! » répondit le garçon, un tantinet trop fort pour elle.
Sallie descendit le plus discrètement possible, la nuit était déjà bien avancée, et ses parents devaient dormir depuis longtemps.
« Ackroyd, je ne t’attendais plus, que t’est-il arrivé ? demanda-t-elle d’un air inquiet, mais follement heureuse de le voir.
-Je pars, lui répondit Ackroyd, d’un ton qui parut froid à son amie.
-Tu… tu pars ? Mais où ? Pour combien de temps ?
-Je pars pour toujours.
-Tou-toujours ? La surprise et une angoisse subite s’entendaient dans la voix de Sallie, que la brise glaciale portait plus loin que sa bouche.
-Oui, je pars, j’ai décidé d’aller vivre avec Tania à la ville et de quitter ce village. Le ton d’Ackroyd semblait encore plus glacial que le vent, que Sallie commençait maintenant à ressentir, ou était-ce le froid qu’elle ressentait à l’intérieur d’elle-même en entendant ces mots ?
- Tania ? Tania Moor ? Mais, mais pourquoi tu pars, et pourquoi tu parles de Tania ? La voix de Sallie commençait à se briser, comme ce craquement intérieur qu’elle seule pouvait entendre.
-Je vais vivre avec elle loin d’ici, on s’est décidés aujourd’hui, c’est clair, non ?
-M-Mais, et nous ? On est amis… tu vas revenir me voir, pas vrai ? Les mots sortaient de sa bouche, mais ils ne résonnaient pas, et les larmes lui montaient aux yeux. Bientôt, elles descendraient ses joues maintenant pâles…
-Non.
Un deuxième craquement, plus fort, mit Sallie à genoux, qui éclata en sanglots.
-Qu’est-ce que tu croyais ? Qu’on était amis ? Je te le répète, non. Pendant toutes ces années, j’ai fait semblant d’être avec toi, je me suis bien amusé, mais maintenant, c’est fini. Adieu, dit Ackroyd en tournant les talons.
-Mais…. Tu m’as sauvé…. Plusieurs fois…. et tu étais toujours là pour moi… Sallie pleurait maintenant.
-Ah, ça ? dit le garçon en se retournant une dernière fois, je m’entraînais, je veux devenir fort, c’est presque une chance pour moi que tu attires les malheurs comme ça. Et j’avais du temps à tuer, alors autant me marrer un bon coup avec toi. L’ours, quel défi c’était !
Sallie ne pouvait pas répondre, le goût des larmes ajoutait une touche amère à cette scène qu’elle n’aurait jamais imaginé. Un son, deux, sortirent.
A…ckroyd….
Mais le vent, qui avait forci maintenant, couvrait le son de sa voix, trop faible pour qu’elle l’entende elle-même.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 1:32

Chapitre deux : Humain ?

Qu’aurait-il dû dire ? Qu’il était désolé ? Pourquoi ? Après tout, c’est elle qui s’était accrochée à lui depuis le début, elle qui parlait tout le temps lorsqu’ils étaient ensemble, elle qui s’imaginait des choses. Il n’avait rien fait pour l’encourager à rester, ou presque. Oui presque. Bon, il lui avait dit des mots gentils, mais c’était juste pour éviter qu’elle déprime et qu’il s’énerve, parce que les filles, c’est vraiment fragile tout de même, ça pleure pour un rien, ça a peur de tout, même des araignées. Et ça sait même pas manier une arme. A part Tania. Tania est différente. Elle au moins elle ne pleure pas, même quand elle s’est fait mal, et c’est pas une petite bête qui lui fait peur, ah ça non. C’est d’ailleurs pour ça qu’il est parti avec elle pour trouver un autre endroit, un endroit où il y a de l’action, parce que le village, au niveau action, merci ! Une bagarre avec trois gars, un ours, c’est pas comme ça qu’on peut devenir fort.
« Dis Tania, tu sais quoi sur la ville ? »
C’est ça le problème avec Tania, quand tu lui poses une question, tu n’es pas sûr qu’elle te réponde tout de suite, c’est énervant qu’on t’ignore comme ça. Au moins, elle ne pose pas de questions tout le temps, on a la paix, mais bon, elle peut répondre à UNE question de temps en temps, non ?
« J’ai faim, on s’arrête ? »
Tania posa son sac, ce qui signifiait qu’elle était d’accord. Ackroyd était quand même frustré de devoir demander quelque chose à une fille, surtout qu’elle ne lui répondait même pas, c’était humiliant, on aurait dit qu’il était un fardeau pour elle. Mais mince ! C’est quand même lui qui a fait fuir l’ours quand il était avec Sallie, non ? Il a bien droit à un peu d’admiration quand même ! Il sortit son pain et ses tranches de cochon fumé et commença à manger.
Pourquoi elle ne parle jamais ? Il devait savoir.
« Tania, pourquoi tu ne dis jamais ri… » Il sentit un coup de vent près de son bras gauche. Le serpent se tortilla un instant, puis ne bougea plus. Ackroyd ne l’avait même pas vu. Le poignard non plus.
« Mange. »
Mais comment elle a fait ??? En plein dans la tête ! Et sans se retourner !
Une angoisse le saisit. Il se demanda s’il avait bien fait de partir avec cette fille qui ne parle pas, et qui tue un ennemi en un coup. Sa fierté de mâle avait pris un coup. Pourquoi il ne l’avait pas vu ?
Elle se leva, prit son sac et reprit le chemin.
Et mince, j’ai pas fini !
« Tania, attends ! »
Mais elle continuait à marcher vers la ville. Ackroyd rangea vite son reste de repas, et se mit à courir pour la rattraper.

« Si ça continue, je vais geler ! » pensa-t-il. Comment elle fait ? Ackroyd était frigorifié dans sa couverture, et Tania n’en avait même pas. Un pantalon, un haut et une cape, c’est tout.
« Elle n’est pas humaine, c’est pas possible ! songeait le garçon. J’aurais dû prendre une deuxième couverture avant de partir… »


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 18:52

Chapitre trois : Inexistant

Ils arrivèrent à Wonti Peak dans la matinée. L’agitation de la ville surprit Ackroyd. Même le jour du marché au village semblait calme à côté. Et les maisons faisaient au moins trois étages.
« Oups, pardon ! La grosse dame avait failli l’écraser.
-Non, mais, vous pourriez faire attention quand même ! » Elle ne se retourna même pas.
Décidément, c’est énervant de se faire ignorer comme ça ! Tania, cette femme, je suis invisible ou quoi ? pensa Ackroyd.
« T’as vu ça, Tania ? Tania ?! »
Il la trouva devant une boutique vendant des potions.
« Hé, je te cherchais ! Qu’est-ce que tu fais ? »
-C’est une affaire, mademoiselle ! Il est très rare, on dit que c’est un héros qui l’avait fait forger pour vaincre une bête mythique et que sa famille l’a vendu après sa mort. Allez, comme vous m’êtes sympathique, je vous le fais au trois quarts du prix ! »
La lame était courte et le manche finement ciselé.
Encore un poignard ! Elle veut ouvrir un magasin ou quoi ?
« Tania, tu as déjà un poignard, pourquoi tu en achètes un autre ? »
« Oh, le jeune homme est épéiste, je vois ! J’ai justement de belles épées à vous proposer, je vois que les vôtres sont un peu émoussées, sans vouloir vous vexer, s’il vous plaisait de m’accorder un instant, un coup d’œil n’engage à rien ! Regardez-moi ces modèles ! Avouez que c’est tentant, non ? »
Vingt pièces d’or. Dix fois ce qu’il avait.
« N-non, je préfère les miennes, j’y tiens beaucoup’, répondit le jeune homme.
-Vraiment pas ? Vous voulez peut-être réfléchir ? Comme il vous plaira, jeune homme, n’hésitez pas à repasser, je suis là pour plusieurs jours, si vous étiez tentés, je me ferais un plaisir de vous vendre ce que vous désirez ! Je vous souhaite une bonne journée, à vous et votre charmante compagne ! Mais vous devriez peut-être la rattraper, là voilà qui s’éloigne ! Vous êtes pressés ? Je vous laisse donc, jeune homme, au plaisir de vous revoir ! »
Et mince, elle recommence ! C’est une manie chez elle ou quoi ?
« Tania, attends-moi ! »

Le vent froid faisait grelotter Ackroyd. Mais bon, au moins il avait toujours ses deux pièces d’or. La ville semblait éteinte maintenant. Pas de bruit, quelques lumières seulement montraient que la masse noire pas loin de l’endroit où ils dormaient était habitée.
« Tania, c’est toi qui a crié ?’ Il voyait une forme bouger rapidement à côté de lui.
« Tania, ç-ça va ? » Oui, c’était elle qui avait crié. Son ombre se tordait dans tous les sens.
Ackroyd se prit un coup de poing qui manqua de l’assommer. Quelle force !

« Je me demande ce qu’elle a rêvé, pensa Ackroyd. Au moins, elle semble s’être calmée maintenant. Mais qu’est-ce qui l’a mis dans cet état ? » Il était perplexe. Il desserra son étreinte. Elle ne s’était même pas réveillée.
Ackroyd s’endormit, mais il avait encore plus froid.
« J’aurais dû acheter la couverture tout à l’heure », pensa-t-il avant de s’endormir.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:01

Chapitre quatre : Faible(sse)

Ackroyd leva la couverture de son visage. Visiblement Tania était réveillée.
« On y va ? »
Trois mots ? Et un point d’interrogation ? Ackroyd n’en revenait pas. Il n’avait pas souvent eu l’habitude d’entendre Tania parler autant. Même lorsqu’il lui avait proposé de le suivre pour aller à la ville, elle avait juste dit ‘D’accord’ et avait pris son sac en disant un ‘Au revoir’ à sa mère sans lui répondre quand elle lui avait demandé où elle allait. Ackroyd avait dû lui expliquer qu’ils comptaient partir pour la ville pendant que Tania attendait dehors, ce qui avait fait éclater la femme en sanglots. On aurait dit qu’elle se fichait de sa mère. D’ailleurs, était-ce sa vraie mère ? Seul Nanie le savait. Etait-ce pour ça que Tania ne disait rien ? Y avait-il une autre raison ?
Et elle lui avait posé une question ! Elle ! La fille qui semble si sûre d’elle-même, qui semble savoir où elle va… trop de questions sans réponse en même temps pour le jeune homme.
Le vent recommençait à souffler sur la plaine de Debut Pass Plain.
‘D’accord, on y va.’
Mais pour aller où ?

Visiblement Tania avait son idée, mais Ackroyd n’osait plus trop lui parler. Des questions. Encore des questions. Et toujours sans réponse. Et pas de combat pour devenir ce qu’il rêvait d’être, un héros reconnu par tous.

« Prépare-toi », dit-elle.
Grognements.
Une meute de loups. Ils étaient huit. Les pauvres. Ackroyd avait repéré le chef de la meute et l’avait attaqué en premier, c’était là le point sensible, le chef. Grâce à ses épées, il avait réussi son second combat. Un coup sur la patte avant gauche, un autre dans le poitrail de la bête maintenant qu’elle était affaiblie. Le sang coulait sur le sol, la bête était vaincue, mais il y avait les autres. Vite. Deux loups à gauche. Deux épées. Il fonça sur le premier, pour en finir. L’épée usée reste fichée dans la gorge. Mince. Parer l’attaque du deuxième. Douleur au bras gauche, le loup est jeune, les crocs aiguisés. Changer l’épée de côté et viser la poitrine. L’étau se desserre, la douleur est plus forte, son bras, rouge. Les entrailles du loup se vident sur l’herbe. Au quatrième maintenant.
Tania essuyait ses poignards ?
Cinq. Elle avait tué cinq loups. Il en avait tué trois. Et il n’avait même pas eu le temps de penser à elle pendant qu’il combattait.
« Mais… comment tu as fait ? » dit Ackroyd.
Silence. Toujours la même chose. Pas de réponse.
« Tu saignes. »
Ces deux mots et la douleur lui rappelèrent qu’un loup l’avait mordu. La douleur était intense, mais le bras n’était pas cassé. Le loup avait surtout abîmé la chair. De sa main droite, il arracha le tissu maculé de sang en serrant les dents et découvrit la plaie. Le sang coulait par à-coups, mais il coulait. Un peu d’eau dessus lui permettrait de voir plus clair. Mais le sang semblait avoir trouvé une sortie de secours et semblait vouloir quitter le corps d’Ackroyd. Le bandage, même mal posé, finit cependant par arrêter l’hémorragie.
Indemne, Tania recousait sa cape, assise sur un tronc d’arbre mort.
Ackroyd examina alors les loups qu’elle avait tués. Tous morts de la même façon on dirait. Un coup à l’abdomen, et un coup dans la tête. Pourquoi ? Comment ? Et elle ne disait rien. Pourquoi ce silence?
« Tania, tu n’es pas blessée au moins ? » lança-t-il à la jeune fille.
Du feu. Il aurait juré avoir vu deux étincelles enflammées au fond de ses yeux noirs. Il détourna le regard. Plus rien, les yeux étaient à nouveau bien noirs. Avait-il rêvé ?

« Relève-toi.
-Je suis crevé, on peut s’arrêter pour aujourd’hui ?
-Faible.
-Me traite pas de faible, je déteste ça !
-Attaque.»
Comment peut-elle être aussi rapide ? Je ne la touche même pas avec mes deux épées !
«Trop lent. »
Elle m’énerve ! Je suis crevé moi !
«Attends, tu vas voir ! yauuuugh !
-… Humpf. »
Cette fille n’est pas humaine…
«Stop.
-Tu veux arrêter ?
-Entraîne-toi.
-Mais avec qui ? On n’est que deux, je te rappelle ! Eh, mais réponds-moi, avec qui ?»


Ackroyd ne disait rien le soir-là. Il avait l’air maussade. C’était peut-être ce mot. Faible. Il devait se demander combien de fois encore il l’entendrait. Malgré l’obscurité d’une nuit sans lune, il n’arrivait pas vraiment à s’endormir, on pouvait distinguer faiblement le blanc de ses yeux. Ecoutait-il les bruits de la forêt ou pensait-il ? Tania n’est pas humaine… elle est rapide, ne dort pas souvent, il y a un truc…
Ackroyd tremblait, malgré le feu à côté. Que pensait-il vraiment ? Cette journée lui avait montré ses limites on dirait, ou plutôt le chemin qui lui restait à parcourir… et Tania semblait encore plus mystérieuse encore…


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:11

Chapitre cinq : possessions

« Charmante demoiselle, jeune homme, vous m’avez l’air forts, pourrais-je vous parler un instant ?
-Nous ? Euh, bien sûr que nous sommes forts, pas vrai, Tania ?
Toujours aucune réponse. Autant parler à un mur.
-Je suis marchand et je vends des peaux d’animaux. Mais je suis nouveau dans cette région et j’ai déjà épuisé mes stocks. Je suis à la recherche de personnes acceptant de travailler pour moi et de collecter des peaux d’animaux de la région. Je vous paierai bien ! Vous pourriez vous acheter de nombreuses choses, dont des armes, vu que, pardonnez-moi, les vôtres semblent légèrement… émoussées, dirais-je, ce qui n’enlève rien à vos qualités de combattants ! Qu’en dites-vous ? Acceptez-vous mon offre ? Je vous assure que vous serez payés largement !
-Et bien, je n’en sais trop rien, qu’en dis-tu, Tania ? C’est vrai que si l’on veut devenir forts, on a intérêt à avoir des armes en bon état, et puis comme ça on pourrait éviter de dormir dans la forêt, c’est tentant, non ?
La jeune femme regarda son poignard, puis le marchand. Elle s’approcha de lui et dit :
« Combien ?
-Et bien, pour une peau de loup, je vous donnerai, disons, une pièce d’argent, cela vous convient-il ?
-Deux.
-Une pièce d’or pour une peau de loup ? Cela fait beaucoup pour une peau, vous ne trouvez p…
-Deux ou rien.
-Vous êtes dure en affaires, mademoiselle ! Hé bien soit! Si les peaux que vous m’apportez sont en bon état, c’est entendu, je vous en donnerai une pièce d’or ! Je m’appelle Jud Tavan, je suis sur cette place ou à l’auberge de la ville, ‘La Croisée des Chemins’, vous m’y trouverez souvent. Je vous attends avec impatience !


« Voilà vos peaux de loup, monsieur Jud, et aussi une peau d’ours. »
Ackroyd était fier de voir la surprise dans les yeux du marchand, il semblait savourer sa victoire. Enfin, leur victoire. Tania avait encore été impressionnante, même si c’est lui qui avait achevé l’ours.
« Jeunes gens, je suis impressionné ! Vous avez tué cinq loups, en une journée ! Et un ours par-dessus le marché ! Comment avez-vous fait ?
-Oh, c’est naturel, ils n’avaient aucune chance contre nous, pas vrai Tania ?
Elle est encore ailleurs… à quoi pense-t-elle ?
Bon, pour les loups, ça nous fait donc dix pièces d’or, pour l’ours, je vous en propose cinq, vu que vous semblez avoir épargné sa peau.
-Ca semble honnête, c’est d’accord.
-Cependant…
-Oui ?
-J’aurais besoin de plus de peaux d’animaux, acceptez-vous de travailler encore pour moi ?
-Et bien, si vous payez encore autant, je pense que c’est d’accord, enfin pour moi en tous cas. Je vais en discuter avec mon amie.
-Pas de problème, je vous attends !
Tania était au comptoir de l’auberge.
-Tania, le marchand veut qu’on travaille encore pour lui, tu es d’accord ?
Un silence de plus. Ah, un signe oui de la tête, c’est déjà ça…
Elle finit lentement son verre, et voyant du coin de l’œil qu’Ackroyd était encore là, finit par lui dire :
« Il attend. »
Elle regarda Ackroyd. Pour une fois, c’était lui qui regardait ailleurs. La serveuse…
-On y va.
-Hein, tu disais Tania ? Ah, euh oui, on y va…

Ce soir là, Ackroyd semblait vraiment ailleurs. Il souriait. La journée avait été bonne. Il avait même goûté de la bière, pour la première fois de sa vie. Oui, définitivement bonne…
Tania s’approcha de lui.
« Tania, qu’est-ce que tu…
-Chut… »


Ackroyd dormait encore quand elle se leva. Elle alla à la fenêtre. Là, dans la pâle clarté de la lune, on put voir son corps dénudé, ainsi que son visage se reflétant sur le carreau de la fenêtre. Des larmes coulaient sur ses joues, mais elle semblait réprimer un sourire, qu’elle ne put contenir longtemps.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:17

Chapitre six : directions différentes

« Et encore trois pièces pour nous ! A ce rythme-là, on va devenir riches !
Ackroyd bombait le torse devant les restes sanguinolents de leurs victimes. Mais il semblait inquiet. Tania nettoyait ses poignards un peu plus loin, comme si de rien n’était. Elle souriait encore moins que d’habitude. Ca ne semblait pas le bon moment pour lui parler… Il regarda les nuages passer, ils étaient gris.

« Vous avez fait une affaire, jeune homme ! Ces épées vous plairont très certainement ! Et mademoiselle a fait un très bon choix aussi !
C’est vrai que les deux nouveaux poignards de Tania étaient magnifiques. Un avec une lame en mythrill et l’autre en argent. Les deux manches étaient noirs par contre. Comme ses habits. Pour effrayer les autres sans doute. La peur. Voilà un autre moyen d’être fort. La peur qu’on suscite chez l’autre compte dans notre force.

« Dommage que le marchand ait mis fin à notre association, j’aurais bien aimé continuer à gagner de l’argent facilement, moi, déclara Ackroyd.
Tania le regarda comme si Ackroyd avait dit une bêtise.
« Pas mon problème.
-Enfin, je veux dire, ce n’est pas vraiment mon but, mais ça nous facilitait les choses, tu ne crois pas Tania ? »
Et voilà, trois mots et c’est encore la fin de la conversation. Quand va-t-on pouvoir parler sérieusement ? Je ne sais toujours pas ce qu’elle veut ni pourquoi elle a accepté de venir avec moi… Pourquoi elle…. Pourquoi moi ?


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:23

Chapitre sept : Un héros ?

« On y est. »
C’est là qu’elle voulait aller ? Un ridicule petit donjon perdu au milieu de nulle part ? Il n’y a rien ici ! Un donjon en falaise et une rivière à côté! Et il a l’air désert… ah, non…
« Qui êtes-vous ? Vous ne savez pas que c’est dangereux de venir dans des donjons privés ? Hé les gars, on a de la visite ! Par mes épées ! Vous voulez mourir ?
-Vous allez mourir. Tous les trois.
-Tania, comment sais-tu qu’ils sont trois ?
-Ha ha ha, tu veux nous tuer ? Hé bien essaie donc ! En garde !
Voilà les deux autres qui rappliquent en plus… un gars en armure avec une hache et un autre…
« Tania, tu prends lequel ? On est que deux… et sur un pont… »
Elle fonça sur celui qui maniait les épées. Mais elle ne le toucha pas, car une barrière magique le protégeait. Le troisième était le sorcier qui l’avait créée. Les deux autres le défendaient.
« Occupe-toi du gars en armure ! »
Ackroyd attaqua le gars en armure dorée comme le lui avait ordonné Tania. Mais une barrière semblait le protéger lui aussi. Soudain elle disparut.
« Arrh, elle m’a déconcentré ! Gagnez du temps ! »
C’était le sorcier qui avait crié.
Bien joué le poignard pour le déconcentrer ! Mais mon ennemi ne craint pas les coups on dirait ! Son armure est trop épaisse ! Et mince, la barrière se reforme ! On est mal !
Tania ne fait pas mieux on dirait…
« Ackroyd, on change !
-Hein ?
-Change ! »
Mais ? Elle ne change pas, elle vise le sorcier !
« Aaaah ! La garce !
-Wiz, ça va ? Elle t’a touché ? demanda le gars sans armure.
-Oui ! Tuez-les, tous les deux ! leur cria Wiz.
-Tania, fais attention ! »
Aie ! Mal ! pensa Ackroyd. Sûrement le gars à l’armure avec sa hache ! Bon, je suis juste éraflé… Faut que je pense à moi, pas à Tania…
-Blade, on se replie ! Wiz tarde à nous refaire une barrière ! cria le gars en armure.
-D’accord ! lui répondit Blade.
-Tania on fait quoi là? demanda Ackroyd.
Elle frappait, frappait de toutes ses forces avec son poignard l’homme aux épées qui parait tous ses coups et l’empêchait de s’approcher. L’homme en armure résistait bien, trop bien aux coups d’épée.
-Prends ça! cria Ackroyd en frappant de ses deux épées.
-Ton amie semble mieux se battre que toi ! Tiens !
Douleur. Noir. Mal.
« Où est-il ? se demanda Ackroyd.
Il regarda autour de lui et s’écria :
« Tania ! Derrière toi ! »
Elle n’avait pas vu tout de suite que l’homme en armure s’était suffisamment approché d’elle. Elle fit un bond en arrière mais ne put totalement éviter le coup de hache et vola sur plusieurs mètres avant d’être arrêtée par un pilier du pont, derrière son compagnon.


Dernière édition par NicoLloyd le Ven 2 Avr - 2:37, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:31

Chapitre huit : Tourbillons

Ackroyd avait reculé. Les trois assassins avançaient, même si Tania avait blessé l’un d’entre eux. Trois contre un. Un écho. Tania ne bougeait plus. Elle était inconsciente. En bas, la rivière tourbillonnait.
« C’est la fin pour toi. »
Encore un échec. Encore faible. Non, cela ne doit pas finir ainsi. Il empoigna Tania, enjamba le rebord du pont, et sans plus attendre, sauta avec elle.
L’eau était froide, le choc brutal. Il ressortit mais était seul. Où est Tania ? Il plongea pour la chercher. Elle semblait gagner le fond, domaine d’Ondine. Il agrippa sa main, mais elle glissait comme une anguille. Il s’écorchait sur les rochers à chaque tentative. Il lui fallut plusieurs essais pour l’attraper enfin. Il fallait remonter maintenant, vite, où ils allaient être noyés tous les deux. L’eau était douce, mais le courant violent. Le froid avait gagné ses membres, il commençait à avoir très froid. Il sentit un énorme coup dans son dos. Un rocher. Mais il la tenait toujours. Il eut envie de lâcher, de tout laisser tomber… Entre deux courtes respirations, il vit deux yeux dans une auberge qui le regardaient... Un regard, une présence, une chaleur qu’il était en train de quitter… la berge…


Noir. Froid. Air chaud. Lumière.
Elle le regarda vomir l’eau qu’il avait avalé, souillant le sable blanc du rivage. Comateux, il la regarda enfin. Elle était là, trempée jusqu’aux os.
« M-merci, Ta-Tania, tu m’as sauvé… put-il enfin dire.
Il la regarda intensément, voulant exprimer sa reconnaissance avec les yeux puisque les mots avaient de la peine à sortir.
« Merci, arriva-t-il à dire dans un effort pour éviter le claquement de ses dents.
Mais pourquoi détournait-elle les yeux ? Elle rougissait ?
« On doit partir.
-Déjà ? Mais nous ne sommes pas secs ! répondit Ackroyd.
- Ils vont venir », soupira-t-elle, comme si Ackroyd n’avait pas compris.

Le soleil avait déjà disparu de l’horizon quand ils atteignirent une clairière où ils décidèrent de se reposer.
Les vêtements collaient encore à la peau d’Ackroyd. Ses articulations, qui étaient encore bleues, contrastaient avec le rouge des flammes du feu.
« Que va-t-on faire demain ? demanda Ackroyd.
Tania ne répondait pas. Elle tournait le dos au feu. Elle tremblait. Mais elle ne tremble pas d’habitude, sauf…
« Tania ?
-Fuir.
-Quoi ? »
Il voyait son dos trembler. Il risqua une main sur son épaule. Mais ce n’était pas le soir pour les confidences. Et elle restait la même. Il massa sa joue, puis après un dernier regard vers elle, se coucha près du feu.

Ackroyd se sentit secoué et vit l’ombre qui l’avait réveillé.
« On y va. »
Encore ensommeillé, il la suivit. Il se souvenait maintenant qu’ils étaient peut-être poursuivis.
La nuit. Le froid. Des ombres, encore des ombres qui défilent, semblent bouger et s’agiter, se rapprocher, il faut avancer, s’éloigner, partir d’ici, sans trop voir où l’on va. Il trébucha.
« Dépêche-toi. »
Quelle humiliation. Voire double humiliation. Mais il n’oserait pas le dire à Tania. Ne rien dire. Comme elle. C’était peut-être ça la solution. Rien ne peut nous atteindre et on effraie les autres à ne rien dire, en bien ou en mal. Les autres ne savent pas si on a peur. Peut-être même que Tania a vraiment éliminé tout sentiment en elle pour se contrôler. C’est peut-être pour ça qu’elle ne parle pas de ce qu’on a fait à l’auberge. C’est peut-être ça qu’il faut faire pour devenir un vrai aventurier, un dur. Mais ça ne suffit pas, les trois gars étaient plus forts. Qu’est-ce qu’il manque pour être fort ? Où est la véritable force ?


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:36

Chapitre neuf : surprise

Une foule compacte. Ackroyd suivait Tania, se frayant un passage jusqu’à… enfin jusque là où elle voulait aller, vu qu’Ackroyd n’y voyait rien et la suivait. Une main toucha l’épaule du jeune homme. Il se retourna.
« Sallie ??? qu’est-ce que tu fais là ?
-Ackroyd, enfin je te trouve! lui répondit celle qu’il avait banni de son esprit. Elle lui adressait un large sourire.
Le jeune homme restait bouche bée. Il croyait avoir tourné la page.
« Je vous accompagne, dit-elle d’un ton décidé, que l’on pouvait aussi voir dans son regard.
-Mais ça va pas ? Pourquoi tu veux nous accompagner ? Et puis c’est dangereux et puis je n’ai pas envie de t’avoir dans les pattes ! Tu ne sais même pas te battre !
-Je saurai m’éclipser pendant les combats, et j’ai un peu d’argent de côté pour payer les frais.
-Mais ça va pas ? T’es une fille !
-Et alors ? Tania est une fille aussi ! Et puis je viens avec toi, que cela te plaise ou non !’
-Très bien ! Fais comme tu veux ! Mais ne viens pas te plaindre !» Et il lui tourna le dos.
Tania restait interdite. Puis elle fit une grimace. Elle commença à se diriger vers l’échoppe la plus proche. Ackroyd la voyant partir lui emboîta le pas. Tania se retourna, et vit Sallie qui hésitait à les suivre. Voyant sa ‘rivale’ la regarder, Sallie se décida finalement.


« Alors Sallie, tu veux toujours nous suivre ? demanda Ackroyd. »
Le jeune fille grelottait et tremblait de peur sur ce pont au dessus des Chutes de la Séparation.
« O-oui,» répondit-elle d’une voix mal assurée.
Une planche vermoulue de trop acheva les dernières réserves de confiance de la jeune femme. Toutes deux cédèrent, l’une après l’autre.
« C’est pas vrai… murmura-t-il.
-Sallie ! Tiens bon, j’arrive ! Ackroyd se souvint de l’époque ou il l’avait sauvée. La vie était-elle un éternel recommencement ?
-Aide-moi Ackroyd, je vais tombeeeer ! suppliait-elle.
-Du calme, j’arrive ! répondit-il. Pfff… Reste calme ! Pas de gestes brusques ! Voilààà, je te tiens ! »
Il saisit sa main, la releva et la mena de l’autre côté du pont, où Tania les attendait en fauchant quelques herbes avec ses poignards. Ackroyd voulut lui reprocher de n’avoir rien fait, mais il n’en fit rien.
« Oh, merci Ackroyd, pleura Sallie en se jetant à son cou, tu m’as sauvé ! »
Celui-ci se laissa faire quelques secondes, puis enleva ses bras de son cou.
« C’est normal, je suis né pour être un héros, je sauve les gens », déclara-t-il laconiquement.
Tania reprenait déjà la route, suivie par Ackroyd. Sallie se laissa tomber à genoux, puis les regarda s’éloigner. Des herbes sous elle allaient pousser un peu plus aujourd’hui. Elle se releva, prit la même direction que les deux aventuriers et se mit à courir pour tenter de les rattraper.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:45

Chapitre dix : Le soleil au visage caché

Une foule compacte. Décidément, Ackroyd ne s’y ferait jamais. Une ville, une foule. Il regarda derrière négligemment pour voir si Sallie suivait encore. Mais du coup il ne vit pas l’obstacle qui se dressait devant lui.
« Hé, tu peux pas faire attention ? lâcha Ackroyd.
-Oups, pardon… » Un buste lui parlait.
Il leva la tête. Mais le soleil l’aveuglait.
« Je vous demande pardon, je ne vous avais pas vu, dit le soleil-tronc.
-Humpf, ça va pour cette fois, marmonna Ackroyd.
-Pardonne mon ami, lui dit Sallie en s’avançant joyeusement vers le géant, il ne t’avait pas vu non plus.
-Sallie…
-Mais nous ne nous sommes pas présentés, voici Ackroyd, le garçon du groupe, elle c’est Tania, et je m’appelle Sallie, et toi, quel est ton nom ?
-Euh, Michal.
-Et que fais-tu ici Michal, demanda Sallie d’une voix qui inspirait la confiance.
-Euh, je fais des tours avec des cartes, je jongle avec des boules…
-Tu fais le bouffon quoi ! ricana Ackroyd.
-Ackroyd ! lança Sallie d’un regard plus qu’offensé.
-Euh, il a raison, c’est ça, je suis un comique, répondit Michal. Depuis que mes parents m’ont abandonné, enfin, ma mère…
Sallie détourna le regard un instant. Tania avait l’air ailleurs. Elle se tenait entre Sallie et Ackroyd, qui regardait aussi ailleurs.
« Oh, je suis désolée, dit timidement Sallie, on ne voulait pas…
-C’est pas grave, j’ai l’habitude… je suis là pour amuser, je fais rire quoi qu’il arrive, dit le géant en tentant d’esquisser un sourire maladroit.
-Et…tu restes longtemps ici si ce n’est pas indiscret ? demanda la jeune femme.
-Pas vraiment. En fait, je cherche des amis, enfin des gens qui accepteraient que je les accompagne jusqu’à une autre ville…
-Et si tu nous accompagnais ? proposa-t-elle.
-Sallie ! Depuis quand tu décides pour le groupe ? s’insurgea Ackroyd.
-Il pourrait nous aider s’il sait exécuter des tours, et puis il a l’air sympa non ?
-Humpf… Il pourrait surtout nous aider à remplir notre bourse aussi, ironisa Ackroyd d’un air mi-amusé, mi-sérieux.
Le géant sourit faiblement et baissa la tête.
-Je ne veux pas vous déranger… commença-t-il.
-C’est bon, tu peux venir avec nous, soupira enfin Ackroyd, du moment que tu ne gênes pas…
-Euh, merci beaucoup, je ne vous dérangerai pas, promis ! se réjouit Michal.
-Oui, et tu nous montreras tes tours, tu veux bien ? demanda Sallie en esquissant un large sourire.

Dormir à l’auberge semblait plus confortable. Michal avait tenu à payer, sans doute pour être mieux accepté d’Ackroyd, en gage de bonne volonté. Mais c’est surtout Sallie qui le remercia. Elle semblait tenir à ce que leur nouveau compagnon se sente bien avec eux. Il exécuta plusieurs tours de cartes et jongla avec cinq boules, faisant exprès de les faire tomber sur sa tête, ce qui fit beaucoup rire Sallie et Ackroyd, mais pas de la même manière. Sallie battit des mains à tout rompre quand Michal salua son public.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 19:50

Chapitre onze : destin brisé

« Tiens, je vais flâner un peu par ici, ça me changera les idées, se dit Ackroyd. Voyons voir, des marchands d’armes…hééé, pas mal, ces épées, mais c’est cher… et celles-là, qu’elles sont belles ! Mais bon, je suis pas le roi niveau argent…. Une autre fois… oh, un autre marchand…. »
« Mince, on dirait qu’il est midi au soleil ! Bon, je regarde encore un peu et je vais les rejoindre, et puis on pourra y aller… »
Sallie arriva en pleurant.
« Ackroyd, viens vite, c’est, c’est …. » Ackroyd fut pris par la main et elle le mena vers la place du marché.
Tania leur montra une direction. Michal devait être là. Une foule compacte, chaude, poussait dans tous les sens pour voir ce qui se passait. Sallie, Tania et Ackroyd parvinrent avec de grosses difficultés à se frayer un passage. Un peu plus en avant, la foule avait arrêté de pousser. Une femme barrait la vue. Ackroyd la contourna et regretta d’avoir flâné en chemin.
Comme s’il avait voulu faire une dernière pitrerie avant de quitter la scène, la main de Michal reposait près de son nez. Seule l’immobilité trahissait son état.



« Je crois qu’il sera bien ici », déclara enfin Ackroyd.
Jamais Sallie n’avait été aussi silencieuse. Même Tania secoua un peu ses épaules en arrière, comme pour essayer de se débarrasser de cette présence aujourd’hui plus sombre que la sienne. Ackroyd se retournant vers elle crut discerner un sourire, il avait dû rêver. La mort est la même pour tous.
« Qu’est-ce qu’on décide ?
-On le venge.
-Tu es sûre Sallie ? Ca ne te ressemble pas…
-C’est toi le héros ou non ? cria-t-elle. Qui est parti comme un égoïste en laissant tout ceux qu’il aimait derrière lui ? Qui se prend pour un héros ici ? Tu as méprisé Michal parce qu’il s’est montré attentionné envers toi, mais tu faisais moins le fier quand tu lui es rentré dedans et que tu as dû lever la tête pour voir son visage ! Tu veux que je te dise ? Tu es un lâche ! Pour être égoïste et frapper sans réfléchir, tu es fort, mais pour ressentir quelque chose, même un mur ferait mieux que toi ! »
Et elle s’enfuit vers la forêt en cachant son visage avec ses mains, pendant qu’Ackroyd restait planté là, la bouche ouverte.


« Sallie, regarde-moi. »
Ses yeux marrons semblaient briller, comme la première fois… comme un puits sans fond, et en même temps, rassurant. Ackroyd la vit s’arrêter progressivement de pleurer. Il avait toute son attention maintenant.
« Tu veux qu’on le venge ? D’accord, je te promets que je ferai tout ce que je peux pour retrouver celui qui a eu Michal. On va le chercher, le trouver, et lui faire payer.
- Tu, tu me le promets ? Je peux te faire confiance ? Elle regardait Ackroyd avec tant d’inquiétude, tant d’attente, tant d’espoir dans le regard qu’il se sentit gêné, voire mal à l’aise. Peut-être ne se rendait-il pas compte dans quoi il s’engageait.
- D’accord, je te le promets. »
Il la vit se lever, et se diriger vers l’endroit où elle avait laissé un ami parti trop tôt.
« Sallie ?
- Oui ? dit-elle en se retournant.
- Non, rien… »
Elle vit un jeune homme à genoux dans l’herbe, la tête baissée, les bras ballants. A travers l’obscurité qui gagnait ce jour qu’elle n’aurait jamais voulu voir, elle crut distinguer un regard triste, perdu. Elle eut envie de se jeter dans ses bras, de le serrer contre lui, mais un souvenir de visage indifférent, de ses bras desserrés puis laissés ballants lui revint en tête, et elle reprit sa route.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 20:02

Chapitre douze : Une force rare et pure

Sallie regardait Tania et Ackroyd s’entraîner au combat. Elle souffrait intérieurement qu’il prenne des coups, car Tania se montrait sans pitié, lui laissant juste la vie sauve. Elle tressaillait à chaque fois qu’il mordait la poussière, comme si c’était elle qu’on frappait. Elle serrait ses bras autour d’elle, et semblait triste. Peut-être pensait-elle à Michal, ou à quelqu’un d’autre…
« Sallie, derrière toi ! »
Elle se retourna et vit un monstre gigantesque. Elle ferma les yeux et vit une lueur noire qui s’approchait d’elle. Elle essaya de s’enfuir, mais la lueur se rapprochait de plus en plus. Enfin, alors que la lueur allait la toucher, elle poussa un cri de terreur. Tout ce qui l’effrayait, toutes ses peurs, toutes ses joies resurgirent, elle souhaita être dans un autre endroit, ailleurs…et la lueur noire disparut alors, comme happée par une force. Elle courut en regardant en arrière et tomba dans un trou blanc. Blanc, mais brillant, comme laiteux, agréable. Elle s’y sentait bien. Maria et Nourmao la tenaient dans leurs bras, quand elle était enfant… et un garçon courageux… le souvenir du bonheur.
« Sallie, tu vas bien ? Sallie ?
- Hein, quoi ? Que s’est-il passé ?
- Sallie, euh … tu as été attaquée par un ogre noir, et on dirait que, euh, son crâne a explosé…
L’ogre de trois mètres, enfin son cadavre, gisait sur l’herbe souillée par le sang violet particulier de ces monstres. Mais on ne voyait que l’herbe violette à la place de la tête.
Tania la regarda et déclara :
« Des dons psy.
- Tu veux dire qu’elle a des pouvoirs ?
- Euh, c’est quoi des dons psy ?
- Des dons psy, Sallie, c’est pouvoir déplacer des objets avec son esprit, ou agir dessus sans les toucher. Là, on dirait que tu as eu peur et que tu as voulu supprimer celui qui te menaçait, déclara Ackroyd, fier de pouvoir étaler sa science sur le sujet.
- Mais, mais, comment ?
- En fait, il paraît que tu penses à tout ce qui te gêne, et cela crée une force que tu peux envoyer sur un point précis. Tu peux même t’introduire à l’intérieur d’un objet. C’est ce que tu as dû faire avec son crâne…
- Euh, oui, c’est un peu ça…
-C’est un pouvoir rare, seuls quelques personnes l’ont dès la naissance, ajouta Ackroyd.
-Mais comment le maîtrise-t-on ? demanda Sallie.
-Je t’apprendrai.
-Oh, tu sais comment faire Tania ?
Un signe de tête indiqua que oui, elle avait dû en entendre parler.
« Oh, merci Tania, tu es trop gentille ! s’exclama Sallie.
Mais Tania s’était déjà retournée pour semble-t-il aller couper du bois pour le feu du soir.

Les jours passaient, Sallie ne regardait plus Ackroyd et Tania de loin, elle participait à l’entraînement avec eux. Elle peinait pour utiliser son ‘don’ et Tania n’était pas forcément patiente. On aurait dit qu’elle ne se préoccupait pas vraiment de Sallie, mais seulement de son pouvoir.
« Concentre-toi, Sallie !
- Mais ce n’est pas facile, Tania, je n’y arrive pas ! C’est dur !
- Elle devrait peut-être se reposer, Tania, tu ne crois pas ? suggéra Ackroyd.
-Vous êtes faibles.
- Ce n’est pas vrai, Ackroyd est fort, il s’améliore de jour en jour ! protesta la jeune femme.
- C’est vrai, on s’est amélioré depuis le début, non ? ajouta le jeune homme.
- Pas assez. Regarde ! »
Le coup fut rude, Ackroyd se retrouva projeté en arrière et alla s’étaler quelques mètres plus loin.
« Tania ! Pourquoi le frappes-tu ainsi ? Tu vas le blesser ! »
Sallie se précipita auprès d’Ackroyd.
« Tu n’es pas blessé au moins ? » lui demanda-t-elle.
Ackroyd était furieux. Il repoussa Sallie et se précipita sur Tania. Mais elle parait tous ses coups.
« Voilà, déteste-moi ! »
Ackroyd frappait tellement fort que Tania commença à reculer. Elle reculait. Ackroyd voulut porter un coup d’estoc, mais il ne rencontra que le vide.Tania l’avait évité. Piégé. Elle l’avait vaincu. Encore une fois. Il était à sa merci. Faible. Elle tenait sa vie entre ses mains, son poignard sur la tête d’Ackroyd.


Un autre repas autour du feu. Chacun des trois compagnons était seul dans son coin. Un air de déjà vu. Sallie essaya de se rapprocher d’Ackroyd, mais celui-ci la repoussa, il ne devait pas avoir digéré cette journée chargée d’une nouvelle défaite, ou de voir que Sallie avait un pouvoir qu’il n’aurait probablement jamais. Elle retourna s’asseoir dans son coin, et tourna la tête pour qu’Ackroyd ne voit pas son visage. Tania regarda les deux personnes, puis tourna la tête. Elle avait vu Sallie essayer de cacher ses larmes. Tania sourit. Qu’est-ce qui la faisait sourire ainsi ?


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 20:12

Chapitre treize : vengeance

« C’est la troisième ville qu’on traverse sans trouver d’indices ! Je vais finir par laisser tomber si ça continue…
- Ackroyd ! Comment peux-tu dire ça ? s’écria Sallie. Tu as déjà oublié pourquoi nous sommes là ?
- Non, je ne voulais pas dire ça, enfin, je ne le pensais pas, je, euh…
- Ne me redis jamais que tu veux abandonner, tu as compris ? Jamais, je te l’interdis ! »
Et elle s’éloigna un peu du groupe, laissant Ackroyd et Tania ensemble.


« Sallie, on a trouvé quelque chose ! » s’exclama Ackroyd.
En demandant à des personnes semble-t-il bien renseignées, ils avaient obtenu des informations.
« Celui qui aurait assassiné Michal se cache dans cette ville, déclara le jeune homme.
-Vraiment ? Cherchons-le tout de suite ! répondit Sallie.
-Doucement, on va prendre des forces et vérifier où il se cache, il ne faudrait pas qu’on se trompe de personne !
-Mais dès qu’on sera sûrs, on fonce ! Tu n’as pas oublié ta promesse ? demanda-t-elle.
- Non, je n’ai pas oublié, arrête un peu avec ça, je n’oublie pas mes promesses comme ça, moi ! répliqua-t-il.
- Sauf… commença-t-elle.
- Sauf ?
- Non, rien…

Une rue, la nuit. Tout le monde semblait dormir. Un homme marchait en se retournant de temps en temps pour voir s’il n’était pas suivi. Mais il aurait dû regarder devant plutôt.
« Vous êtes Anmar ? demanda Ackroyd.
- Hein ? Et qui le demande ? répliqua-t-il.
- Des amis de celui que vous avez assassiné sur la place du marché il y a une semaine.
- Comment savez-vous que… ? Je vois, on m’a trahi , murmura l’homme.
- C’était donc vous ! s’écria Sallie qui avait entendu. Ackroyd, c’est lui qu’il faut tuer !
- Prépare-toi à mourir pour ce que tu as fait ! cria Ackroyd en s’élançant sur lui.
L’homme n’était pas assassin pour rien, d’une esquive bien rythmée, il envoya Ackroyd contre un mur. Ce dernier sembla étourdi par le choc. Encore faible.
« Tania, fais quelque chose, il va le tuer ! » supplia Sallie.
-Ackroyd est faible.
-S’il te plaît, ne le laisse pas tuer Ackroyd ! On est ensemble, non ? !
La jeune femme implorait l’autre jeune femme.
« Humpf. »
Anmar n’eut pas le temps de voir le coup venir. Un coup de poignard, rapide, dans les deux bras de l’assassin, pour le désarmer, puis dans les deux jambes, pour l’immobiliser.
« Maintenant, tu vas nous dire pourquoi tu as assassiné Michal, dit Ackroyd en s’approchant de l’homme étendu par terre.
- Je n’ai… rien… à vous dire, lâcha l’homme qui restait étendu sans pouvoir rien faire.
- Tu vas parler, oui ? Pourquoi ? Pourquoi ? hurla Sallie.
-Jamais… crève…vous n’êtes…rien… »
Une main retint le poignet de Sallie.
« C’est fini. »
Elle regarda ce qui restait du corps, puis ce membre rouge qui tenait le poignard de Tania qu’elle lui avait pris des mains. Desserrer l’étreinte autour du poignard lui rappela que c’était sa main.
Le corps, enfin, le ventre, n’était plus que bouillie. La masse informe multicolore où le rouge dominait n’avait plus rien d’humain. Il était trop tard maintenant. Ils ne sauraient jamais pourquoi Michal avait été tué.


« Sallie n’a pas mis longtemps à s’endormir. Il faut dire, avec tout ce qu’elle a pleuré. Je ne savais pas qu’elle était aussi sensible… » pensa Ackroyd. Sallie. Sallie Evolf. La fille toute gentille détenait un pouvoir capable d’atteindre le cœur sans le toucher avec ses mains.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 20:18

Chapitre quatorze : Destins liés


« Non, noooooon ! »
Ackroyd vit l’ombre de Tania se lever, s’habiller et sortir.
Il la retrouva dehors, un peu à l’écart, dans un endroit désert, où elle s’exerçait à lancer ses poignards contre un arbre.
« Tania… »
Son regard… c’était celui d’une personne prise au dépourvu, qu’on avait surpris.
« Tania, j’ai besoin de savoir… pourquoi ?
- Pourquoi ?
- Oui, pourquoi tu ne dis jamais rien ? Pourquoi tu cherches à abattre ces trois types ? Pourquoi tu n’as pas parlé de cette nuit-là, où nous n’étions que deux ? Pourquoi tu t’obstines à détester Sallie alors que finalement, même moi j’ai fini par comprendre qu’elle veut nous aider ? Qu’est-ce que tu caches ? »
Elle récupéra ses poignards, puis s’avança vers Ackroyd.
« Viens. »
L’herbe était légèrement mouillée, la nuit était avancée. Le vent était tombé par contre. Seule une brise légère le faisait frissonner de temps en temps.
« Quand j’étais enfant, je restais à la maison avec Nanie. Je ne sortais pas beaucoup. Un jour…
- Un jour ?
- Un jour, Nanie est partie au village, et notre maison est assez éloignée, comme tu le sais…Je devais l’attendre pendant un moment… »
Ackroyd la laissa continuer.
« … et je rangeais la maison, quand… quand ces trois hommes sont arrivés, et…. ils sont entrés, et j’étais seule, et j’ai eu peur, j’ai voulu fuir, mais ils m’ont rattrapée, et je me suis débattue, mais ils étaient trois, et ils étaient forts, et j’ai crié, mais celui aux deux épées s’est avancé et il m’a… »
Ackroyd sentit un froid l’envahir, et il se rendit compte qu’il serrait les touffes d’herbe dans ses mains. Tania cachait son visage avec ses cheveux. Avec cette nuit sans lune et ses cheveux noirs, il ne voyait rien.
« J’ai perdu le toucher ce jour-là, ajouta-t-elle. Je ne ressens plus le froid, ni le chaud. Ce doit être dû au choc. Par contre, j’ai développé mes autres sens, le goût, la vue, l’odorat et l’ouie. C’est comme ça que j’ai réussi pour le serpent.
Ackroyd ne savait plus quoi dire.
« Tania, je, je suis désolé, je ne savais pas…
-Tu n’avais pas à savoir, enfin si, parce que nos destins sont liés.
-Liés ? Tu veux dire par cette quête ? Tu voulais que je t’aide à retrouver ces types et à les tuer? Ou… pour cette nuit-là ?
La brise s’intensifia un peu.
- Nos destins… sont liés. J’en ai trop dit, rentrons.
Il la vit se lever, mais la nuit sans lune cachait toujours son visage. Il la raccompagna à l’auberge, et distingua dans un dernier regard dehors, quelques nuages, poussés par le vent, le ciel se dégageait. Il ferait beau le lendemain.


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MessageSujet: Re: Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros   Un vieux parchemin oublié sur la mort d'un héros EmptyVen 31 Mar - 20:29

Chapitre quinze : destination finale ou destin : action ; finale

Le donjon. Un retour. Mais cette fois pour remporter une victoire, en finir avec les trois. Pour que Tania puisse enfin faire la paix avec elle-même. Après, l’avenir n’avait pas trop d’importance. Un but dans la vie, c’est tout ce qui compte.
Ce fut le sorcier appelé Wiz qui aperçut le groupe en premier. Il disparut de derrière les créneaux du donjon, probablement pour donner l’alarme. Pas d’effet de surprise cette fois. Qu’importe, Tania, Ackroyd et Sallie semblaient prêts.

Le combat s’engagea aussitôt. Ackroyd attaqua à nouveau le gars en armure, laissant Tania accomplir son destin pendant que Sallie essayait de se concentrer pour attaquer le magicien. Ce dernier forma une barrière, protégeant ses alliés.
« Sallie, concentre-toi ! » lui lança Tania.
-J’essaie ! répondit-elle dans un cri. Allez, Sallie, concentre-toi, pense à tout ce que tu hais, tout ce qui te fait mal, comme elle t’a dit…
Ackroyd évitait les coups de hache autant qu’il pouvait, mais il reculait au fur et à mesure.
-Allez Sallie, on ne va pas tenir longtemps ! lança-t-il.
Mais une faute d’inattention en se tournant vers Sallie lui coûta un coup de hache au niveau de la jambe.
« Ackroyd ! » hurla la jeune femme. « Non ! »
Une lumière se forma autour de l’armure et de la hache du guerrier, qui implosa, le faisant mettre genou à terre. Elle avait réussi, même si elle ne l’avait que blessé.
« Bravo Sallie ! » lui lança Ackroyd , « maintenant, vise le sorcier ! »
Elle se concentra à nouveau, mais pensa alors à ce qui avait déclenché son pouvoir. Ce n’était pas la haine comme Tania le lui disait, c’était autre chose.
Pendant ce temps, Tania frappait, encore et encore, même si son adversaire était toujours protégé par la barrière énergétique du sorcier. Mais Blade, avantagé par la protection qui l’entourait, ne s’occupa plus des coups qu’elle pouvait lui donner en vain et lui planta une de ses épées dans le ventre. Mais il ne put la retirer, Tania maintenait son bras, pendant qu’elle continuait à essayer de lui porter des coups. L’épéiste commença à paniquer quand il se rendit compte que son partenaire ne maintenait plus la barrière qui devait le protéger. Il regarda Tania dans les yeux, son erreur fatale. Il vit et sentit deux feux, un au ventre, puis un autre à la tête. Tania tomba sur le sol, à côté de celui qui avait hanté ses pensées. Elle avait atteint sa destination.
Ackroyd, rendu furieux de voir que Tania était tombée, redoubla ses coups, même s’ils ne touchaient pas au but.
« Ackroyd, attention ! »
Trop tard. Il vit une ombre blanche devatn lui, avec une pointe bleue au milieu dont le pourtour ne tarda pas à rougir.
« Sallie ! Non ! »
Elle gisait maintenant sur le sol, elle aussi au milieu d’une mare rouge, un pic de glace planté au milieu du coeur. Ackroyd se précipita aussi vite qu’il put sur le sorcier, qui, surpris, vit comme dernière image deux flammes et deux éclairs lui ôter la vie.
Un contre un. Pas d’alliés pour le protéger cette fois. Et sa jambe le faisait atrocement souffrir, sa blessure le ralentissait, malgré toute la colère qui essayait de la lui faire oublier. Cette fois, il ne serait pas faible, plus jamais.
L’homme en armure essaya de lui porter un coup de hache pour repousser cet adversaire enragé, mais il donna trop d’élan à sa hache qui vint se ficher dans le sol. Levant la tête, il vit lui aussi avec les seules parties de son corps qui n’étaient pas protégées deux éclairs ensanglantés, puis, plus rien. Ackroyd était agenouillé sur le sol. Il était seul maintenant.


Il se leva et retomba aussitôt. Il ressentait une douleur tellement intense dans la jambe droite qu’il crut défaillir. Sa jambe était cassée. Une plaie béante. A ce rythme, tout le sang aurait bientôt quitté son corps. Son sang. Flou. Sa vue se brouille. Une tâche blanche. Sallie. Dix mètres. Mais une éternité de douleur pour Ackroyd. Neuf mètres. Il se traînait tant bien que mal vers elle, il devait la sauver, encore une fois, et pas seulement parce qu’elle lui avait permis de s’entraîner. Huit mètres. Il voulait la sauver, car il voulait enfin lui dire ce qui lui infligeait une douleur plus forte que sa blessure . Sept mètres. Après tout ce temps, c’était presque grotesque, là, dans ce donjon ombragé et obscur. Six mètres. Lui dire à propos de ces mots qu’il lui avait dit sur un ton plus intime que la confidence, dans le creux de l’oreille, qu’elle seule avait pu entendre, quand ils étaient enfants. Cinq. Il ne sentait plus ses jambes. Sa bouche avait un goût infect. Du liquide s’en écoulait par moments. Sa respiration sembla s’arrêter, il crut mourir et tomba à terre. Mais non, il allait tenir, pour Sallie, et Tania, et même pour Michal car en fin de compte il l’avait apprécié ce bougre de plaisantin. Son bras gauche refusait de le tracter maintenant. Pas maintenant… il devait lui dire ce qu’il ressentait, ce mot qui fait battre le cœur des humains et les rend heureux. Il croyait sentir une brise légère tout à l’heure, elle avait dû tomber, elle aussi. Quatre mètres.
Il savait qu’elle était là. Il devait… courage. Lui dire surtout pour ce jour où il était parti du village sans se retourner…il n’avait pas voulu… il ne s’en était pas rendu compte tout de suite, il avait compris avec Tania… il restait le toucher. Pensant être arrivé près d’elle, il étendit le bras droit pour essayer de toucher un espoir du bout des doigts, mais il ne sentit que le vide, angoissant, mais là, qui semblait entourer sa main et lui enlever Sallie. Sa… Sa main retomba sur le sol. Tiède. Mou. Pas le sol. Sallie. Il avait atteint sa destination. Elle, le point de départ. Son but était sous ses yeux depuis le départ. La main de Sallie. C’est trop bête. Il était près d’elle, tel qu’il l’avait imaginé depuis peu, mais il manquait le plus important. Les mots ne sortiraient plus jamais de sa bouche, il laissa couler hors de celle-ci ce qui gênait le passage de l’air, mais en vain. Trop tard. Il ferma les yeux, d’où une douleur sortit bientôt, s’écoulant sur ses joues, mais pourtant toujours présente à l’intérieur. Il crut dans un dernier moment que ce qu’il tenait entre ses doigts mais que son cœur ne pouvait plus réprimer avait disparu. Le dessus de sa main sembla plus chaud. Dernière impression ? Le soleil était déjà passé derrière les monts que l’on voyait depuis leur village quand il ferma les yeux pour les ouvrir ailleurs.


Deux légères brises se rejoignirent et s’engouffrèrent dans le donjon pour disparaître on ne sait où. Une troisième les suivit peu après.
Dans ce lieu où le silence avait repris ses droits, un jeune homme avait terminé sa vie, une main touchant son cœur, et l’autre l’infini.
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